Ce soir j’ai la grande forme parce que je travaille encore (et toujours) sur mon court métrage et je suis tellement content de tout ça ! Je crois que personne ne peut s’imaginer le nombre d’heures que j’ai passé sur les couleurs, les effets spéciaux, le montage… Quand j’y pense, je crois que je ne l’aurais même pas filmé si j’avais su le temps que je passerais à créer cette ambiance stylisée à travers des décors et des couleurs tirant vers le surnaturel.
Et puis comme pour chaque tournage, il y a eu les problèmes. Pour moi ils sont arrivés à la post-production, ce qui m’a considérablement retardé. Le premier s’est révélé au montage : l’histoire ne fonctionnait pas comme comme je le voulais, ce qui « passait » sur le scénario se révélait passablement ridicule à l’écran. Il m’a fallu quelques mois pour comprendre que je pouvais effacer sans remords 3 scènes qui pourrissaient la narration (peut-être qu’un jour on les retrouvera sur un DVD ! 😉
Le 2ème problème a été la source d’une profonde déprime : l’histoire manquait d’un truc et je ne savais pas quoi… Les dialogues ne collaient pas avec l’image, quelque chose ne marchait pas. J’ai tout laissé tomber pendant quelques temps.
Et puis un jour m’a repris l’envie de faire de l’After Effects (c’est un logiciel d’effets spéciaux). Je prenais un plan par ci par là du court métrage et je lui rajoutais un peu de profondeur, des couleurs plus particulières, un ciel plus sombre… Et là j’ai compris ! Ce qu’il avait manqué à tout ça c’était… Une ambiance !
Et le pire c’est que je le savais depuis que j’avais écrit le scénario car je me rappelle encore que je disais à Vijay (le monteur du court) que ce court ne fonctionnerait pas s’il n’avait pas d’ambiance…
Donc voilà, c’est sur quoi je travaille encore et encore, l’ambiance. Chaque plan doit être beau, particulier, avoir quelque chose.C’est un travail énorme puisque je dois traiter tous les plans un par un, avec précision, avec mes connaissances qui ne sont pas celles d’un ex-étudiant en infographie. J’ai dû passer jusqu’à là sûrement plus de 24h par plan (oui…) et il n’y a pas qu’un plan dans un court de 17mn…
Maintenant il ne reste qu’un seul gros travail que je renonce à achever moi même par manque de connaissance et de matériel, c’est le son. En rentrant en France je confierais donc cette charge à un professionnel. Je ne veux pas d’une bande son qui ferait tache sur des images que j’ai mis tant de temps à traiter.
Et puis il restera l’étape la plus effrayante : les festivals. Aujourd’hui comme je suis d’humeur plutôt optimiste, je dirais qu’il a des chances de ne pas laisser indifférent et qu’il se fera remarquer. Pour avoir assisté à quelques festivals de court métrage, on peut voir que le pire côtoie le « pas mal », mais plus rarement le « pas mal du tout ». J’espère me situer entre le « pas mal » et le « pas mal du tout ».
A l’origine du scénario, une histoire de Bradbury qui se terminait de la même façon. Je n’ai jamais retrouvé cette nouvelle, je me rappelle juste qu’elle était sur l’ancienne édition de Fahrenheit 451. Si vous l’avez sous la main, je suis très intéressé !
Comme j’adore mettre la charrue avant les bœufs, voilà le synopsis du prochain court métrage :
Malher, jeune homme naïf et plein d’entrain, tombe un jour sur le regard ensorcelant d’une fille étrange aux yeux jaunes, et en tombe aussitôt amoureux. Mais il découvrira par une sombre nuit d’hiver que la belle Annabelle se trouve être une Harpie, une servante du diable cherchant sa mort.
Il n’y aura qu’un décor, l’appartement de la fille. Le ton sera 1er degré et poétique, tout d’abord naïf et romantique, puis sombre et tragique. Je fuis donc encore une fois le réalisme cru que je déteste tant. Et si vous voulez voir ce que je veux dire par réalisme, voyez « La vie rêvée des anges ». Un souvenir traumatisant… (sauf le morceau de Yann Tiersen à la fin..)