Les Oiseaux et « Les retrouvailles »

S’il y a bien un mot que j’aime et que j’ai toujours voulu employer pour désigner un album, c’est « lumineux », et certaines pistes du dernier album de Yann Tiersen sont assurément lumineuses. Je pense à « Loin des villes », « La veillée », « La boulange »… J’en reste sans voix, tellement admiratif de ce compositeur à l’inspiration débordante et au talent éblouissant (normal pour quelqu’un qui compose des pistes lumineuses).

Sortie ce 23 mai, l’album s’appelle « Les retrouvailles ». Deux ans après le précédent intitulé « L’absente », ça se tient. Mais si je vous dit qu’il savait déjà il y a 2 ans qu’il l’appellerait ainsi, on se dit que Yann Tiersen est un homme plein d’espoir !

16 pistes, 45mn, 4 pistes chantées avec des invités de marque :

– Jane Birkin (« j’ai un accent qui attire la sympathie mais je suis loin d’être une grande et je n’ai jamais été foutue d’écrire une chanson toute seule »)

– Le chanteur de Tinderstincks, pour amateur de grosse voix tortueuse aux mélodies sensationnelles. Moi perso je n’aime que les mélodies.

– Claire Pichet, la collaboratrice la plus fidèle de Tiersen, et qui a une voix… Je suis tombé amoureux de toute façon

– Miossec, on aime… Ou pas

– Dominique A, belle voix, bonne écriture, mari de Françoiz Breut, forcément un bon gars donc

– Et Elisabeth Frazer, soliste de Cocteau Twins. Je n’ai jamais accroché le groupe mais la voix de Frazer est absolument magnifique. A égalité avec celle de Lisa Gerrard, c’est dire.

Après avoir détaillé tout ça, je dois vous décevoir : les pistes chantées m’ont déçu (et vlan). « L’absente » et « Le Phare » faisaient vraiment mieux aussi bien dans les paroles que dans la mélodie. Et même sans comparer, « Le jour de l’ouverture » (la piste qui réunit Tiersen, Dominique A et Miossec) est vraiment ratée. Les paroles sont insipides, la mélodie est du Yann sans le Tiersen et Miossec parachève le tout en miaulant, l’air de dire, « mais m.. c’est vrai ! Je sais pas chanter ! » (ben voui)

En ce qui concerne les pistes chantées, il nous reste donc « Kala » et « Mary » pour nous consoler de ces collaborations qui ne font pas honneur au talent de Tiersen.

J’en arrive maintenant au plus beau, là où le génie de Tiersen éclate à nos oreilles comme l’Adagio d’Albinoni : les pistes instrumentales. Depuis « Amélie Poulain » tout le monde peut reconnaître ces pistes, le style emprunté à la valse, les instruments typiques du patrimoine « chauffe Marcel ! », le côté joyeux… Si pour le côté joyeux « L’absente » ne nous gâtait pas, ici c’est plus d’une piste sur 2 qui ne vous tirera pas les larmes. Ce n’est donc pas encore la BO d’Amélie Poulain, mais il est de toute façon reconnu que ceux qui ont découvert Tiersen avec la BO n’apprécient pas les albums solos de Tiersen (« C’est pas comme Amélie ! », « J’aime pas sa voix ! », « c’est triste ! », « bon on met la Star’Ac ? ») alors si vous faites parti de ces gens je me demande pourquoi vous m’avez lu jusque là, vous avez bien dû vous faire c…

Quel bel album malgré ces défauts ! Combien de fois vais-je me le passer en boucle ? Combien de temps vais-je devoir attendre pour découvrir ce beau CD qui m’attend chez moi, dans son petit colis ? Mais où Tiersen s’arrêtera-t-il ? Mais pourquoi n’y a-t-il pas de date de concert prévu en Australie !!! Désespoir… « Loin des villes »… Sourire