Il y a des jours comme ça où on se prend une baffe dans la g.. comme jamais. C’est ce qui m’est arrivé après avoir vu « La guerre des mondes ». Et moi qui n’espérait plus être époustouflé par le visuel d’un film depuis le choc Jurassic Park, comme je me trompais !!
Commencé et finit en à peine 7 mois (post-production incluse, oui oui) le nouveau Spielberg est une sorte de film somme où l’on retrouve tous ses tics, ses obsessions, ses thèmes, et désormais, un pessimisme résolument affirmé.
Il y a de « La liste de Schindler » dans cette neige qui tombe sur cette foule fuyant vers un bateau, il y a du « Minority Report » avec ces lumières froides et sombres, du « Jurassic Park » avec ces créatures martiennes et cette fille coincée dans une voiture sous une pluie battante, du « Soldat Ryan » pour ces images d’un réalisme à couper le souffle… Mais il n’y a plus l’optimisme du Spielberg des années 80, celui qui nous faisait rêver avec « Rencontre du 3ème type » et pleurer avec « ET ».
Spielberg égratine la bonne morale avec une conclusion sans concession de la séquence entre Tom Cruise et l’excellentissime Tim Robbins, et les extraterrestres sont là simplement pour nous exterminer, point.
En génie de la réalisation qui se respecte, Spielberg nous sort le grand jeu avec une mise en scène prodigieuse de fluidité, d’inventivité, et de maëstra visuel (se permettant même un plan séquence autour d’une voiture à faire palir tous les Brian De Palma en herbe). Excellant toujours à nous faire peur, les scènes effrayantes sont de pures réussites dans lesquelles on retrouve sans mal certaines techniques de suspens utilisées dans ses anciens films (la scène des raptors de « Jurassic Park », la scène de l’enlèvement du garçon dans « Rencontre du 3ème type »). Cela ne leur enlève rien bien sûr, et ça fonctionne tellement bien que je serais le dernier à lui reprocher de se plagier lui même !
On en attendait pas moins des acteurs (Miranda Otto / ex-Eowyn, Tim Robbins / ex-Andy Dufresne), tous très bon, même si je trouve étrange le choix de Tom Cruise pour un personnage censé représenter « Monsieur tout le monde ».
Mais surtout, mention spéciale à l’interprétation de Dakota Fanning, une petite fille dont le talent était déjà visible dans « Man on fire » comme les oscars sur la cheminée de Spielberg… En voilà une qui rivalise avec un autre enfant talentueux, Haley Joel Osment (ex-« je vois des gens qui sont morts »).
En bon scénariste, Koepp entremêle avec dextérité scènes intimistes et grand spectacle sans jamais nous lasser ni sacrifier à la fluidité du récit. Et pour ceux qui ont vu l’ancienne version de 1953, vous serez surpris de voir à quel point la version 2005 est calqué sur la trame de l’ancien, malheureusement avec ce même défaut de la fin expédiée en 10mn chrono et qui nous tombe dessus comme un cheveux sur la soupe. En fait, c’était aussi le même problème dans le livre de Wells !
Enfin bref, ce film est in-croy-able, et au lieu de vous raconter ma vie je devrais déjà être reparti au cinéma pour le revoir ce p… de bon film moiii !!!! Que dis-je, le plus grand film de science fiction de ces 10 dernières années !!!!
Allez, ne soyez pas trop dégouté qu’il ne sorte que mercredi chez vous
Il y a quand même « Cursed » à aller voir !
(non je déconne, il parait que c’est le navet de l’année – MDR –